J6-Une semaine à Montréal

La ville de Montréal…

…nous apparaît sous différents aspects au fil des jours. Chacun de ses quartiers semble être une entité distincte. Du vieux Montréal au quartier du centre ville en passant par le plateau Mont-Royal, le quartier Chinois, ou encore le Village et le quartier latin, nous avons le sentiment d’avoir découvert plusieurs villes en une.

Nos premiers élans pour découvrir la ville à pied ont vite été freinés par la réalité des distances. L’Île de Montréal sur laquelle s’étend la ville mesure près de 50 km de long ! Du plan d’urbanisme en  grille résulte des rues de plusieurs dizaines de kilomètres, dont les numéros peuvent aller jusqu’à 5 chiffres, comme nous l’a expliqué ce canadien au guichet d’un immeuble en prenant pour exemple l’adresse de sa grand-mère qui habite au N°16005! Ici, les standards européens sont dépassés, tout est plus grand : des bâtiments aux rues, en passant par les véhicules et jusqu’à la taille des « breuvages » ! Un joyeux mélange de conversations en anglais et en québécois anime les rues, les parcs et les transports. Nous découvrons avec émerveillement l’accent québécois qui dépasse nos attentes, avec des tournures de phrases venues d’un autre temps, mêlant vieux français et américain. Germain, le coloc français de Romain, nous apprend une quantité d’expressions pour nous mettre au niveau, puis on s’instruit en lisant les pancartes des bars branchés : « Les camisoles, chandails et pantalons pendants ne sont pas tolérés »,  « Tu veux-tu un verre pour ta bière ?! », « Je vais chauffer mon char » En bref, on du boulot avant de se fondre dans la masse…

Le vieux port…

…ne porte pas très bien son nom pour les Français que nous sommes. Vestige de l’époque industrielle, il est aujourd’hui un espace public réinvestit, entre le vieux Montréal et le Saint-Laurent, et offre un chouette panorama sur le fleuve. En se baladant sur la promenade du « Old port », on essaie d’imaginer les bords du Saint-Laurent gelés et le paysage recouvert d’une épaisse couche de neige. Difficile exercice par les températures que nous avons !

La fondation de Montréal ne date que de 1640. Le quartier du vieux Montréal n’est donc pas tout à fait similaire aux vieux quartiers que l’on a l’habitude de voir chez nous, mais nous repérons au milieu d’un mélange d’anciens entrepôts et de constructions plus récentes d’anciennes bâtisses remarquables. La ville semble en continuelle reconstruction. Nous sommes impressionnés par la quantité de gros chantiers entrepris dans le centre de la ville et les nuisances qui en découlent.  Au cours de notre petite dizaine de kilomètres de marche quotidienne (le genou tient à peu près le coup !), nous croisons de nombreuses restructurations de chaussées, réhabilitations d’entrepôts ou constructions de bâtiments neufs.

C’est dans le quartier du centre-ville, « Downtown »…

…que l’on prend réellement la mesure de la culture américaine, fortement représentée ici. Les buildings se concentrent sur des parcelles accolées les unes aux autres. A leur pied fourmille une foule de gens accompagnée d’un trafic automobile dense. L’ancien côtoie le contemporain sans règles ni retenue. Les grands centres commerciaux jouxtent les fast-foods de tout type. Depuis le Mont-Royal, cette grande colline qui surplombe la ville, la masse de building se détache sur la skyline de la ville, le panorama est prenant.

Dans les quartiers plus résidentiels…

…toujours dans le cœur de l’île de Montréal, comme celui où vit Romain qui nous héberge, l’échelle est encore différente. Les habitations, rarement au-delà de deux étages, s’alignent le long des rues généreusement plantées, construites en retrait du trottoir, laissant presque systématiquement la place à un petit jardin et à un escalier en façade permettant de desservir directement les appartements à l’étage. Nous déambulons longuement dans ces rues résidentielles colorées. A chaque espace de verdure, parcs, squares et bosquets, les écureuils sont dans la place, pas farouches et en grand nombre ! On reste un peu gaga devant ces bestioles adorables qui se chamaillent d’arbre en arbre et gambadent dans les pelouses en grignotant les fruits et les graines trouvés au passage. On nous a bien expliqué qu’ils étaient pour les canadiens l’équivalent des rats pour nous, mais on n’arrive pas à s’en lasser !

Bref, voilà maintenant 6 jours que nous sillonnons les rue de Montréal et que nous commençons à saisir certains de ses aspects. Mais beaucoup de choses nous échappent encore sûrement, tant l’esprit fantastique de l’hiver habite cette ville que nous découvrons sous le soleil,  par 30°C…

Nous aspirons maintenant à d’autres horizons gaspésiens, dès que notre compagnon de route nous aura été restitué, ce à quoi nous travaillons depuis deux jours maintenant ! A suivre.

C.