L’ascension du van dans les montagnes péruviennes
Après notre séjour côtier, c’est avec les copains, que nous avons pris la route pour grimper dans les Andes péruviennes, en direction du massif de la Cordillère Blanche.
A cinq, avec les sacs de chacun, le van surchargé parvient à monter tranquillement le long des routes de montagnes. Nous n’avons que deux sièges passager et créons la cinquième place dans l’allée arrière, à l’aide de coussins, une solution qui fait l’affaire avec un roulement toutes les deux heures !
En quelques heures de route, le paysage change du tout au tout. Nous longeons le canyon del Pato avant d’atteindre la petite ville de Caraz, dans une haute vallée des Andes, à plus de 2200 mètres d’altitude. La température a chuté et nous sommes à présent entourés des hautes montagnes de la Cordillère.
Caraz et la Laguna Parón
Dans le petit village de Caraz, nous découvrons la culture péruvienne andine, avec le marché animé de la ville et les femmes coiffées de leurs hauts chapeaux décorés d’un ruban cousu à la main sur le feutre, et vêtues de leur jupe bouffante arrivant aux genoux.
Après une nuit dans la vallée, nous empruntons une piste de 35 kms qui grimpe vers les sommets de la cordillère. Des villages de terre vivent sur les flancs des montagnes. En façade, des épis de maïs attachés en guirlandes, sèchent au soleil. Le chemin devient de plus en plus escarpé et pierreux. Il s’enfonce entre les pics abrupts des montagnes, avant de déboucher sur la Laguna Parón, un lac de montagne d’un bleu turquoise.
Situé à 4200 mètres d’altitude, ce lac de montagne est le plus grand de toute la Cordillera Blanca. Entouré de 15 sommets dont 6 à plus de 6000 mètres d’altitude, le lac calme et profond reflète l’écrin de montagne qui l’encadre à la perfection. Le paysage est splendide, et nous en profitons lors de deux randonnées aux alentours de la lagune.
Le soir, nous établissons notre bivouac sur les berges, la tente plantée à quelques mètres du van. A cette altitude la soirée est glaciale et nous nous réfugions tous les cinq dans le van autour de la petite table du salon pour déguster notre repas au chaud. Les campeurs survivent à la nuit sous leur couverture de survie et nous profitons d’un petit déjeuner avec une vue royale sur la lagune au petit matin… toujours tous les 5 dans le van!
Une randonnée haut-perchée dans la région de Huaraz : La laguna 69
C’est depuis le petit village sans charme de Yungai que nous partons pour la Laguna 69, l’un des trekk les plus populaires de la région au départ de Huaraz pour la plupart des randonneurs. Après une nuit dans un hôtel bon marché avec chambre pour les copains et nuit gratuite sur le parking pour nous, nous sautons dans un taxi aux aurores, réservé la veille pour nous monter jusqu’au départ du trekk. Nous avons décidé d’épargner le van pour cette fois-ci avec de nouveau une trentaine de kilomètres de piste en mauvais état et le laissons pour la journée sur le parking de l’hôtel.
Au cœur du parc National de Huascaran, le chemin grimpe en douceur d’abord puis avec plus de vigueur jusqu’à un plateau intermédiaire. Nous sommes partis assez tôt pour éviter la foule des randonneurs qui se succède le long du sentier tout au long de la journée. Une cascade dévale sur plusieurs dizaines de mètres de haut le long des flancs de la montagne. Sur le chemin, nous observons les « Viscaches » sorte de rongeur de la famille des chinchillas, à mi-chemin entre l’écureuil et le lapin, espèce typique de cette région andine.
A l’arrivée, après 2H30 de montée, le chemin débouche sur la Laguna, plus petite que la Laguna Parón, mais dans une ambiance différente. Le bleu de l’eau est plus profond. Les roches grises qui l’entourent donnent un aspect monochrome au tableau, relevé par des touches de couleur violette des buissons environnants. Des vaches viennent s’abreuver sur les berges, faisant fi des randonneurs qui les photographient
L’air glacial qui souffle sur les bords à 4600 mètres d’altitude nous pousse à redescendre au niveau du plateau intermédiaire pour une pause pique-nique bien méritée, entourés de vaches et de sommets enneigés.
Attente et rencontre…
Après 14 kilomètres de marche et 1000 mètres de dénivelé, nous arrivons un peu fatigués, au parking de départ au devait nous attendre le chauffeur de taxi. Mais une fois sur place, personne n’est là… Nous prenons notre mal en patience et engageons la discussion avec le gérant du refuge. L’homme nous invite à venir patienter au chaud dans sa cuisine, construite de brics et de brocs ou brûle un feu de bois surmonté d’une sorte plancha en fonte. Sur le sol de terre battue, deux bancs sont installés contre les murs de tôle. Nous prenons place et acceptons son offre de maté la menthe et café chauds. Nous passons une petite heure à discuter, échangeant du vocabulaire en Français et en Quechua…
Après près de deux heures d’attente, nous sautons dans le dernier mini-bus à destination de Yungai, qui nous ramène en moins d’une heure dans le village.
Ravis de cette ballade aux paysages inoubliables et fiers de notre performance sportive d’altitude, nous roulons après Huaraz avant une étape bien méritée dans un petit camping en bord de route… De grosses étapes de route nous attendent pour les prochains jours, à travers les hauts plateaux et l’Altiplano, en direction de Cuzco et la vallée sacrée…
C.