Après quelques jours dans les grands paysages du désert de la Tatacoa et les montagnes de Tierra Dentro, nous avons mis le cap sur la culture et la vie locale…
Silvia, deux jours au cœur de la culture Misak
Tous les mardis, dans le petit village de Silvia, situé au pied des Andes, a lieu l’un des marchés les plus colorés de Colombie. Les membres de la communauté Misak, les Gambianos, qui vivent dans les villages reculés dans les montagnes, descendent à pied ou à dos de mules jusqu’à Silvia pour y vendre leur production de fruits, de légumes, d’épices ou d’artisanat.
Nous arrivons dans le village la veille du marché et trouvons une petite rue tranquille à quelques blocs de maison de la place centrale, pour nous garer et y passer la nuit. Le soir, à la recherche d’une petite cantine pour dîner, nous rencontrons Théo, un habitant du village, en pleine discussion avec une famille de voyageurs français sur la place centrale. Le temps de faire connaissance et nous voilà tous invités à venir nous stationner à côté de sa maison. Théo, sa femme Yohanna et leurs deux enfants ont pour habitude d’accueillir chez eux les voyageurs de passage. Nous nous retrouvons en compagnie de Benoît, Aurélie et leurs trois enfants dans le tout petit salon de nos hôtes, qui poussent les meubles pour nous et nous servent des arepas au fromage accompagnées d’une tasse d’agua de panela fumante (boisson à base de sucre cristallisé typique des régions andines). Une très belle soirée inattendue !
Le lendemain, au marché, la foule a rempli les étals du marché couvert, qui étaient déserts la veille.
Des bus chargés de marchandises stationnent le long de l’église.
Les Misak, ou Gambianos, portent tous la tenue traditionnelle. Hommes et femmes, vêtus de leur cape d’un bleu électrique, sillonnent les allées du marché, transportant des sacs de pommes de terre ou autre denrées, dans leur besace en bandoulière sur leurs épaules. La plupart sont coiffés d’un chapeau traditionnel, en paille tressée à la main à plusieurs étages pour certains, chapeau melon en feutre noir pour d’autres. Les bijoux de perles qui ornent les cous et les oreilles des femmes sont aux couleurs de la communauté, bleu, rose et blanc.
Lors d’une après-midi en compagnie d’amies de Théo et Yohanna, membres de la communauté, elles nous expliquent leurs coutumes. Les Misak sont attachés à leurs traditions et mettent un point d’honneur à les entretenir et à les faire perdurer, aujourd’hui encore, malgré l’évolution de la société dans laquelle ils vivent.
Chaque couleur de la tenue des Misak a une signification. Le bleu symbolise le ciel et les rivières, le rose fuchsia les ancêtres et le blanc la pureté et le mariage. Le noir des jupes ou de certains chapeaux symbolise la terre. Chacun tresse son propre chapeau, et chaque étage symbolise une étape de la vie. Les jeunes portent ainsi des chapeaux à un seul étage quand les femmes mariés et plus matures en ont deux ou trois.
Sur les hauteurs du village, nous découvrons les champs et les bassins à truites, l’une des spécialités de la région. Le soir, tous réunis dans le salon de Théo et Yohanna, nous dégustons quatre énormes truites grillées à la plancha .
Après deux nuits passées en compagnie de nos hôtes et de nos nouveaux copains, Benoit, Aurélie, Maya, Lili et Titouan, nous reprenons notre route en direction de Popayan, la ville blanche, quelques dizaines de kilomètres au Sud de Silvia.
Popayan, « Ciudad blanca »
Le centre historique de Popayan éblouit par ses façades d’un blanc immaculé. Les églises et grands édifices coloniaux sont sobres et majestueux. Les silhouettes des passants se détachent des murs blancs en toile de fond, accentuées par les ombres précises que crée un soleil de plomb.
Après une journée à sillonner la ville et une nuit passée dans une cour de stationnement au plein cœur du vieux centre, nous reprenons la route pour notre dernière étape Colombienne vers le Sud du pays…
C.