J 347 et 348 : Valparaíso, quand le Street Art sublime une ville entière…

Ville mythique au passé maritime mouvementé

Nous roulons vers l’Ouest à 120 kilomètres de Santiago pour arriver à  Valparaiso, ville portuaire légendaire. Située sur la route maritime historique de la ruée vers l’or dans le grand Ouest Américain, la ville était aussi un port de relâche pour les marins du monde entier après le passage éprouvant du Cap Horn. Au même titre que Carthagène des Indes en Colombie était surnommée « la perle des Caraïbes », Valparaíso était alors qualifiée de « Perle du Pacifique ».

L’ouverture du canal de Panama marqua la fin de son âge d’or en 1914. Le passage du cap Horn étant devenu obsolète pour atteindre la côte Ouest du continent et le pacifique, les marins ont aujourd’hui déserté les quartiers historiques où résonnaient  leurs chants et leurs histoires d’aventures.

Mais ce passé maritime fameux a laissé des traces et a teinté la ville d’une ambiance pittoresque et d’un caractère unique.Rue_Valparaiso_ChiliStreet_Valparaiso

L’art de colorer les façades de tôle

Valparaiso est une ville haute en couleurs, qui dès notre arrivée nous rappelle les collines colorées de la jolie ville de Guanajuato au Mexique.Façades_Valparaiso

Des baraques de toutes les couleurs dégringolent le long des pentes ardues jusqu’aux  quartiers bas du front de mer. Les maisons, traditionnellement construites en adobe, brique de terre crue, ont été recouvertes de plaques de tôle ondulée, peintes de couleurs vives. Une solution économique pour préserver les adobes de l’humidité et de l’air marin. Les habitants racontent que l’habitude voulait que l’on peigne sa maison de la même couleur que la coque de son bateau pour pouvoir la repérer depuis la mer.

Quartier_Port_ValparaisoRue_Fresque_Valparaiso

Valaraiso_ToitsPour ajouter une touche encore plus bariolée, les artistes de rue ont recouvert les façades de la ville de graffitis, de fresques et de « street art » en tout genre. Artistes anonymes ou grapheurs connus et reconnus dépeignent l’histoire du pays, défendent la cause Mapuche ou illustrent d’autres histoires locales sur les murs de la ville.Street_Art_Chili

Valparaiso_Street Valpo_Street_ArtLa plupart des fresques sont « légales », soit des  œuvres « privée », commandées par des habitants en office de ravalement de façade, soit carrément des commandes publiques. La durée de vie d’une fresque peut varier de quelques mois à plusieurs années, mais elles sont la plupart du temps vouées à être recouvertes, même pour les artistes les plus populaires. Les ruelles du vieux centre sont à elles seules un musée à ciel ouvert, en constante évolution.Cafe_Del_Pintor

Fresque_ValparaisoNous nous perdons des heures entières dans les ruelles photogéniques et animées des quartiers hauts, où se multiplient bars, restaurants et boutiques d’art et déco dans une ambiance bohème.

Prendre de la hauteur d’un « Cerro » à l’autre

La ville s’étend sur près de 45 « cerros », les collines qui bordent la baie. Certaines ruelles pentues rappellent les rues de San Francisco et les escaliers étroits et abrupts se multiplient, connectant les quartiers hauts aux quartiers bas. Mais l’un des mode de déplacement les plus caractéristique de la ville reste les « ascensores », qui sont en fait de vieux funiculaires, construits à la fin du XIX ème siècle pour affronter les pentes raides de la cité et connecter entre eux les quartiers résidentiels au centre économique. Classés au patrimoine mondial de l’UNESCO et donc inévitablement devenus attraction touristique, ils n’en restent pas moins un moyen de déplacement utilisé quotidiennement par tous les habitants, en raison de leur prix largement abordable. Monter à bord de ces funiculaires d’un autre temps permet d’épargner ses mollets tout en profitant de vues imprenables sur la ville et le port !

Chili_Valparaiso

Vous l’aurez compris, Valparaiso nous a conquis et après deux nuits dans notre petit hôtel sur roues dans une rue calme (et presque plate) du Cerro Conception, nous aurions bien prolongé un peu notre séjour ! Mais nous avons un rendez-vous qui ne se refuse pas et filons vers l’aéroport de Santiago pour partir à  la rencontre des Moaïs…

C.